Le Massage Réflexe Rythmique et Linéaire


Introduction
Extraite d'un cours de François Soulier

"De tout temps hommes et femmes ont appris à se masser, qu'il s'agisse de massages familiaux, de détente ou à visée thérapeutique. Dans certaines contrées du monde et suivant certaines coutumes, le massage traditionnel est journalier. Ce massage est transmis de famille en famille. Il existe des massages plus spécifiques à certains métiers comme par exemple le massage du crâne pour les coiffeurs. Plusieurs d'entre vous ont également expérimenté les massages de bien-être dans les saunas ou les hammams.

Autrefois, la tradition française réservait souvent le massage thérapeutique aux rebouteux qui, dans nos campagnes, avant l’arrivée des masseurs kinésithérapeutes, savaient remettre les "nerfs froissés" ou faisaient du reboutage articulaire en remettant l’os "déplacé". Certains disaient l’avoir appris d’un parent, d’autres ressentir le mal du patient dans leur propre corps, ou avoir reçu le "don" d’une manière ou d’une autre. Comme beaucoup de traditions, la science du rebouteux était plus ou moins bien comprise par la population. Ceux qui en bénéficiaient parlaient souvent en termes élogieux de ces personnes ayant le don de faire partir la douleur grâce a des techniques manuelles. En 1 ou parfois 2 séances, l’entorse ou le lumbago et même la sciatique disparaissaient. L’énoncé du nerf "démis" ou "froissé" permettait au guérisseur d’expliquer son bon résultat.

Reprises par les ostéopathes et les chiropracteurs, les techniques de manipulations articulaires et vertébrales furent affinées et codifiées par chaque école avec des variantes de l’une à l’autre. Ces écoles nombreuses et variées enseignent aujourd'hui ces techniques dans plusieurs pays. Les techniques de massages réflexes, quant à elles, sont peu présentes dans les formations professionnelles actuelles en France ou à l’étranger. Le massage réflexe rythmique n’a jamais été décrit ni publié jusqu'à présent.

A la suite de stages, de rencontres professionnelles et thérapeutiques, j’ai bénéficié de soins divers, en particulier de différents massages énergétiques, linéaires ou encore rythmés lents et doux. Ces rencontres inattendues m’ont permis de réfléchir à leur mode de fonctionnement et de les mettre en pratique dans les soins journaliers sur ma clientèle en alternance avec d’autres techniques telles que l’Equilibration Neuro-Musculaire (ENM®). Avec grand plaisir j’ai constaté leur efficacité immédiate. En tant que praticien, je n’ai eu aucun problème à les mettre en pratique, comme vous le ferez vous-même dès la fin du stage."

Le Massage Réflexe Rythmique


Le massage réflexe rythmique s’effectue en trois parties :
  • la première partie du soin s’effectue couchée
  • la seconde assise
  • la troisième debout suivant les pathologies.

  1. Premier passage (passif)

    Le diagnostic palpatoire, la recherche des contractures et des zones douloureuses font partie du premier passage qui permet la prise de contact et fait réagir le corps. Il se fait dans un mouvement passif, le thérapeute mobilisant une articulation ou un membre d'une main, sans participation du patient, en palpant le corps de son autre main.

  2. Deuxième passage (actif)

    Il consiste à la levée des tensions et des douleurs. C'est le seul massage qui se fait dans le mouvement et d'une manière active. C'est le patient qui fait le mouvement et le thérapeute soigne par des pressions douces et rythmiques en même temps.
Cela stimule le corps en actif et en passif, ce double réflexe donne un "shunt métamérique" provocant une libération des tensions anormales des muscles. Après la séance, il est nécessaire de ne pas faire d'efforts inutile.

Le Massage Linéaire des tensions du tissu conjonctif ou énergétique des fascias


Ce massage est très ancien. Il est décrit de différentes manières. Par des auteurs pratiquant la médecine chinoise : il s'exerce le long des méridiens, par les rebouteux : il se situe le long des nerfs, par les therapeutes allemands : en BGM, massage qui se pratique en faisant des traits tirés le long des dermatomes infiltrés suivant une construction de base, complétée par des traits complémentaires.

Ces différentes techniques ont été apprises et pratiquées par François SOULIER depuis de nombreuses années sur des pathologies diverses souvent anciennes et chroniques, en alternance ou en complément des traitements d’ENM®.

Le massage réflexe décrit ici est différent de ceux évoqués plus haut aussi bien dans sa philosophie théorique que dans sa pratique.
  1. Description de la technique

    Ce massage commence sur l’épineuse de la vertèbre concernée, en "crochetant" la peau en rotation autour de cette vertèbre pour la mettre en tension.

    Il faut tirer ensuite d’une manière douce et continue en faisant travailler plusieurs doigts des deux mains en même temps. Ce mouvement en pression douce de la pulpe des doigts permet de sentir et de ressentir, en même temps, la tension des tissus conjonctifs et la contracture des fascias sous-jacents. Le trajet suit la tension des fascias, mais sans déclencher la sensation de coupure décrite dans les traits tirés du tissu conjonctif (différence majeure avec la méthode BGM).

    Cette tension fait apparaître une sorte de relâchement qui guide l’avancée des doigts. Les doigts vont et viennent perpendiculairement au mouvement d’avance du massage, le long de cette tension. Le patient ressent très légèrement sa douleur sous-jacente, ce qui lui permet d’exprimer son contentement d’être soulagé immédiatement. Cette réaction confirme que le massage linéaire se fait correctement sur le trajet douloureux.

    Puisque ce massage suit souvent le trajet des méridiens d’acupuncture, un effet énergétique se fait sentir dans le membre du patient. Pour cette raison et puisque qu'on est, comme avec l’ENM®, dans une information nerveuse, il n’est pas utile de forcer le mouvement, ni de le répéter plus de 2 ou 3 fois.

    A la fin du trajet du massage, on arrive souvent à un doigt ou un orteil, suivant la pathologie du patient. A ce moment, faire une double action avec les mains se fait ainsi :
    • la main proximale maintient la tension douce sur le "nerf"
    • la main distale fait un "glissé-serré" sur les phalanges du doigt localisé, ou exerce une manipulation en étirement.

  2. Les principaux trajets du massage linéaire

    • Le sciatique : on commence de la même manière en partant de la vertèbre d’origine jusqu’aux orteils. On peut avoir le SPE ou le SPI

    • Le coccyx et le sacrum : la tension du fascia va diriger les mains vers l'intérieur de la cuisse.

    • Le crural : on part de la douleur pour remonter à la vertèbre d'origine, que l'on crochète en descendant vers la cuisse et le pied.

    • Le tenseur du fascia lata : d'une main on appuie sur la douleur en remontant vers la vertèbre d'origine que l'on crochète, et on revient vers la douleur en suivant le fascia et en continuant jusqu'au pied.

    • Le bras : pour les douleurs du cou, de l’épaule, du coude, du poignet et de la main :

      • On commence par chercher la vertèbre d’origine en tenant d’une main la zone douloureuse et de l’autre la tension musculaire douloureuse près d’une épineuse. C'est le point de départ puisqu'on suit le trajet jusqu’au doigt.

      • OU, on part de cette douleur vers le rachis et on arrive à la vertèbre d'origine.

      Pour l’épitrochlée : chercher le point douloureux avec une main. Avec l’autre main palper la vertèbre d’origine douloureuse et continuer en direction des dorsales , le long de l’omoplate, du triceps et de la face interne de l’avant bras.

    • la base du crâne : commencer par l’arcade zygomatique et continuer autour de l’oreille jusqu’au bas du crâne pour finir sur l'épineuse de C2. Il est nécessaire de bien sentir les contractures et les points de tensions. Chaque fois que l’on sent une contracture ou que le patient se plaint d'une douleur sous les doigts du thérapeute, il est bon de ralentir le déplacement et de mobiliser les tissus petit à petit en profondeur, jusqu'à ressentir leur relâchement.

    • L’ATM sous l’arcade Zygomatique : Commençer sur l’ATM vers l’angle de la mandibule, le trajet se termine vers la pointe du menton.

    • le nerf d’Arnold : partir de C2 vers les points douloureux du crâne, l’angle interne de l’œil ou le milieu du front. On peut revenir par le petit nerf crânien postérieur en passant par le front et le bord externe du sourcil.

    • l'atlas spécifique : en relâchant les tensions périphériques de l'arcade zygomatique vers l'atlas et celle du dessous de la mandibule vers le menton.